Il y a quelques jours je contais des petites histoires à l’Alliance Française de Minneapolis. Une expérience très intéressante qui m’a permis de réfléchir un peu sur l’importance des gestes, de l’intonation et du regard dans le conte.
En effet, mon public était composé de futurs étudiants de français, alors même si quelques-uns avaient déjà un niveau avancé, la plupart ne comprenaient pas un mot de ce que je racontais. Pas un mot…
Pourtant, ils étaient attentifs et semblaient prendre du plaisir à écouter ces histoires qu’ils ne comprenaient pas…
Et moi, sans y réfléchir, je parlais plus doucement que normalement, choisissant des mots simples, et – surtout – accompagnant les moments clés de l’histoire par des regards, mimiques ou gestes, sorte de danse minimaliste utilisée pour illustrer les mots incompris. Alors, la communication s’installe, j’avais un public attentif, j’ai eu des rires, et à ma grande surprise je n’ai pas eu besoin de dire « The End » à la fin de l’histoire: ils avaient compris!
Au delà des mots et de l’histoire, il y a donc la communication entre le public et le conteur, une communication qui doit s’adapter au contexte. On retrouve alors le fameux « triangle » décrit par Doug Lipman dans son livre « Improving your Storytelling ». Ce triangle est composé de trois sommets: L’histoire, le conteur, et le public. Le segment qui relie le conteur et le public est le contexte. Les trois sommets sont en interaction permanente, il ne faut en négliger aucun, il faut s’adapter en permanence.